Accueil > Actualité


COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Brexit, un attentisme préjudiciable au climat des affaires

Vigilance et pragmatisme de mise pour Groupama Assurance-crédit & Caution

Si l’incertitude économique sur les marchés mondiaux est aujourd’hui quasiment permanente, le Brexit constitue désormais une nouvelle composante à intégrer dans l’analyse des échanges internationaux. L’été 2016 n’a pas vu le décrochage de l’économie annoncé par certains ; la baisse de la livre ayant bénéficié notamment au secteur du tourisme. Pour autant, à moyen terme, le Royaume-Uni va entrer dans une phase de turbulences, économiques et politiques, tant l’attentisme est aujourd’hui de mise. L'immobilier montre déjà des signes de faiblesse. Cela se poursuivra par un ralentissement de la croissance et une baisse des investissements qui devraient entraîner une hausse des défaillances d’entreprises. Rappelons que le Royaume-Uni représente 10 % des exportations françaises et 14 % des exportations agro-alimentaires. Il est notamment la première destination des ventes de vins français, le second débouché pour les fruits et légumes et le quatrième pour les produits laitiers. Jean-Michel Pérès, directeur de Groupama Assurance-crédit & Caution, souligne que « l’indice de solvabilité des entreprises risque de se dégrader, avec une augmentation des défaillances d’entreprises estimée entre 8 et 12 % dans les 18 prochains mois. ».

Perte de part de marché

Une première période d’incertitudes devrait durer plusieurs mois avec notamment la poursuite probable de la baisse de la livre sterling. Demeure également en suspens une éventuelle taxation des échanges commerciaux. Doit-on s’attendre à une restauration partielle des droits de Douanes renchérissant ainsi le coût des exportations françaises ? Il conviendra également de suivre les effets des mesures de soutien annoncées par la banque d’Angleterre sur la consommation et les entreprises. Le Royaume-Uni représente un marché pour les IAA françaises de 5,4 milliards d’euros soit 14 % de leurs exportations. Au premier chef, en France, c’est la filière vins qui sera la plus touchée. Le Royaume-Uni n’est-il pas le second importateur de vin au monde et le premier client de la France ? Face à la dégradation de la situation économique les consommateurs vont arbitrer leurs achats en défaveur de produits « de confort et de plaisir » comme le vin. A cette possible baisse de la consommation pourrait s’ajouter la perte de compétitivité tarifaire des produits français par rapport à des produits non issus de l’Union européenne (vins du nouveau monde), en raison d’une évolution défavorable des parités monétaires. Parmi les filières d’exportation agroalimentaires affectées figurent les produits laitiers, la boulangerie industrielle, et dans une moindre mesure, les filières viandes, fruits et légumes et céréales. Jean-Michel Pérès précise « que si la baisse des exportations vers le Royaume-Uni se confirmait, les industriels français devraient trouver des marchés alternatifs avec les risques inhérents à ces réorientations commerciales (effet sur les prix, prospection mal maîtrisée, solvabilité des nouveaux débouchés….). ».

Hausse des défaillances

A ce premier effet du Brexit, il convient d’ajouter la fragilisation du tissu économique britannique. Il faut s’attendre à une hausse de l'ordre de 8 à 12 % des défaillances pour 2016 et 2017. Les entreprises britanniques vont être confrontées à un assèchement du crédit bancaire et à un durcissement de ses conditions d’octroi, phénomène classique en période de crise économique. Ceci, cumulé à une baisse d’activité et des marges, fragilisera en premier lieu les entreprises ayant réalisé des montages financiers à effet de levier. En conséquence les entreprises britanniques vont devoir adapter leur structure de coûts. Pourrait également être remis en cause, le rôle d’intermédiation de certains opérateurs vis-à-vis de la grande distribution.

Grande distribution, HoReCa, des exigences supplémentaires

Notons également que la grande distribution britannique, déjà très challengée par la concurrence des hard discounters, mettra à mal certains de ses fournisseurs, par des exigences commerciales difficilement tenables (ristournes exceptionnelles, durcissement des conditions de paiement…). Dans ce contexte de baisse de consommation, le paysage HoReCa pourrait connaître des perturbations, avec une accélération des fermetures d’établissements par exemple ».

Contagion chez les autres partenaires du Royaume-Uni

La mauvaise santé de l’économie du Royaume-Uni affecterait également ses autres partenaires européens. En particulier la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande ou encore la Scandinavie. Par effet domino le risque de solvabilité pourrait également se dégrader dans ces pays même si l’effet en serait plus limité et indirect pour les exportateurs français.

L'assureur-crédit reste serein

Face au Brexit, Groupama Assurance-crédit & Caution se mobilise et renforce ses actions de suivi de l’économie et des entreprises britanniques. Jean-Michel Pérès rappelle que « grâce à notre connaissance des différentes filières nous adaptons nos politiques de risques à leurs enjeux spécifiques afin d’accompagner les exportateurs dans cette période troublée. Après plusieurs crises ces dernières années (crise financière de 2008, effondrement de la Grèce, embargo russe..) le Brexit est un nouvel écueil dans des cycles économiques toujours plus volatiles et mondialisés. ». Fort de son expérience, Groupama Assurance-crédit & Caution aborde l’après-Brexit avec sang -froid et pondération, d’autant que ce processus s’inscrira dans la durée.