Groupama Perspectives Sectorielles [GPS] - Numéro 21 - Juin 2024
La lettre de conjoncture de Groupama Assurance-crédit & Caution



CONJONCTURE

Etats Unis : toujours plus haut, toujours plus fort !



La locomotive de l’économie mondiale n’est pas rentrée dans le rang. Au contraire ! Elle ressort plus que jamais en position de force.


Il y a 45 ans, l’arrivée de Ronald Reagan au pouvoir au début des années 80 a marqué un tournant, avec une idéologie pro-business qui allait marquer la transformation profonde du modèle américain

Des excès n’ayant pas altéré la première place du pays.

Cela ne s’est toutefois pas fait sans à-coups, avec deux ruptures symptomatiques des excès d’un tel modèle : la première avec l’explosion de la bulle Internet dans les années 2000, puis, la seconde, plus grave, en 2008-2009 avec la crise des Subprimes, conséquence d’une ivresse démesurée pour l’endettement sous toutes ses formes. 15 ans plus tard, les Etats-Unis semblent toutefois avoir redressé la barre, jusqu’à renforcer leur position de leader de l’économie mondiale, puisque le PIB américain est passé de 21 % du PIB mondial en 2011 à plus de 25 % du PIB aujourd’hui.

Une multiplication de stratégies non coopératives pour défendre ses intérêts.

Cette trajectoire est clairement le résultat d’une multiplication de stratégies non coopératives au niveau mondial, le pays ayant utilisé toutes les armes lui permettant de défendre ses positions ! Tout d’abord, l’émergence et le développement des gaz de schiste dans les années 2010 pour assurer ses approvisionnements à un prix cassé par rapport à ses concurrents. Ensuite, une impression monétaire pour permettre le désendettement privé des ménages et des entreprises post-crise des subprimes et des entraves répétées à la libre-circulation des marchandises à partir de 2018. Mais aussi un usage de positions quasiment monopolistiques en autorisant la création de véritables trusts depuis 2020, représentés par les fleurons que sont les Microsoft, Apple, Méta, Facebook, Amazon ou désormais Nvidia dans l’IA, à l’inverse du concurrent chinois qui a fait le choix de faire rentrer dans le rang ses champions depuis la crise sanitaire. Ce choix de la superpuissance économique a clairement fonctionné, la place du dollar, outil d’hégémonie mondiale, en sortant encore renforcé, notamment face à l’euro.
Preuve de la résistance à toute épreuve des États-Unis, même la hausse inédite depuis plus de 50 ans des taux d’intérêt n’a pas suffi à faire ralentir substantiellement l’économie américaine, qui parait armée pour renforcer sa position dans les années à venir. D’autant que le pays n’a jamais cessé d’investir dans le domaine militaire lui permettant, là aussi, de consolider sa position de leader, dans un monde de plus en plus tendu.