Avec deux trimestres relativement modestes en termes de croissance (respectivement 0,3 % et 0,2 %), la zone euro devrait continuer l’année 2024 au ralenti. En effet, les indicateurs avancés comme les ventes au détail montrent une stabilisation de la consommation sur les trois derniers mois, et les indices d’activités pour le domaine des services confirment la faible expansion du secteur tertiaire (cf. graphiques). Cela nous conforte dans l’idée que le PIB de la zone euro devrait continuer sa faible progression dans les mois à venir.
La situation française inquiète en Europe. Le pays est devenu le nouveau cancre à Bruxelles avec une dette publique record à 3,2 trillions d’euros, soit 112 % du PIB, quasiment le double de l’acceptable selon les normes bruxelloises (60 % du PIB), alors que le déficit de l’Etat se creuse (plus de 5,5 % du PIB). Résultat, le nouveau gouvernement devra trouver des moyens de convaincre, car les taux d’intérêt de l’Etat français commencent à grimper (ils sont même désormais supérieurs à ceux de l’Espagne), ce qui inquiète les investisseurs et créditeurs du pays. Sur le long terme, cette hausse des taux pénalisera in fine un peu plus la France en termes de croissance.
Du côté des bonnes nouvelles, l’objectif de la BCE de ramener l’inflation au niveau des 2 % par an est en passe d’être réalisé. L’institution a donc démarré début septembre une première baisse des taux directeurs afin de ne pas faire caler les économies de la zone euro. Elle devrait continuer dans cette direction dans les mois à venir, au regard du faible niveau de croissance anticipé.