Groupama Perspectives Sectorielles (GPS) # 10 - Octobre 2020
La lettre de conjoncture de Groupama Assurance-crédit & Caution



DYNAMIQUES FRANCE

L’agroalimentaire, un secteur très mobilisé pendant la crise sanitaire


Seule l’industrie pharmaceutique a maintenu son outil productif plus actif que l’agroalimentaire pendant la crise de la Covid-19.

Au pire de la crise sanitaire, le taux d’utilisation des capacités de production (c’est-à-dire la part des capacités de production effectivement mobilisées pour produire à un moment donné, relativement aux capacités disponibles) du secteur agroalimentaire est descendu à 67,7 % (pour le mois d’avril). Mais au même moment, le taux d’utilisation des capacités de production de l’industrie française en général était tombé quant à lui à 47,6 %. À l’occasion de la crise sanitaire de la Covid-19, le secteur agroalimentaire a donc une nouvelle fois réaffirmé son indéniable importance stratégique.
De surcroît, alors que les échanges commerciaux internationaux étaient très largement en contraction pendant la crise sanitaire, le solde commercial extérieur des produits agroalimentaires français est resté positif de 124,5 millions d’euros au plus fort de la crise.

Les défaillances d’entreprises en baisse… attention à l’effet boomerang

En juin 2020, les défaillances d’entreprises ont diminué d’environ 25,5 % au niveau national (en glissement annuel du cumul sur 12 mois), notamment en raison des politiques économiques mises en œuvre pour lutter contre la crise de la Covid-19 (dont le dispositif de « chômage partiel » et les Prêts Garantis par l’État qui ont connu un vif succès) et de la fermeture des greffes des Tribunaux de commerce. Sur la même période, la baisse du nombre de faillites a été de 8,5 % pour le secteur agricole et de 25,5 % pour les PME. Toutefois, l’émergence de nouvelles « entreprises zombies », sauvées par les dispositifs de soutien au secteur privé, risque de rendre l’économie moins efficace à l’avenir… Affichant un niveau de dettes élevé, les entreprises sont dans la nécessité de retrouver un niveau d’activité suffisant. La crise de cessation de paiements que nous avons évitée pourrait ainsi se transformer en crise de solvabilité généralisée des entreprises privées.